L’origine du projet

A l’occasion d’une mission Planète Urgence que j’ai effectuée à Madagascar en Juillet 2006, j’ai rencontré Victor et Rodolphine Andrianarivelo, les parents de Hoby qui était mon ange gardien pendant mon séjour.

Tous les deux sont instituteurs à l’école de Ankadinondry Sakay. (Rodo est institutrice dans cette l’école, tandis que Victor était en 2006 directeur de l’école).

Rodolphine m’a raconté son quotidien, toutes les difficultés rencontrées mais aussi tous ses espoirs et projets. J’ai eu envie de lui donner un petit coup de pouce pour l’aider à concrétiser tout ça.

Le village

Ankadinondry est un village de 2000 habitants situé à 145 km à l’ouest de
Antananarivo (Tananarive). La principale source de revenus de ses habitants est l’agriculture (maïs, manioc, riz). Le niveau de vie moyen est extrêmement bas comme souvent à Madagascar. Ce pays a hélas le triste record d’être parmi les pays les plus pauvres du monde.

L’école

L’école de Ankadinondry comptait en 2006  800 élèves … et 4 salles de classe.

Ça y est? Vous avez fait le calcul? Eh oui, cela faisait plus de 160 élèves par classe.

Je vous rassure. Les élèves n’ont droit qu’à une demi-journée d’enseignement par jour, ce qui permet de ramener ce chiffre à 80/100 élèves par classe.

Pour la petite histoire, deux toits de chaume ont été construits il y a quelques années grâce à une association, la Guilde Européenne du Raid, ce qui permet à la moitié des élèves d’attendre leur tour à l’abri du soleil.

Des toilettes ont également été construites par une équipe des Scouts de France.

Les effectifs ont fortement augmenté depuis 2003, date de mise en place par le gouvernement malgache du kit scolaire gratuit, petit nécessaire de base que beaucoup de parents ne peuvent pas payer. Ce problème était auparavant un frein important à la fréquentation de l’école par les enfants.

Les salaires sont très bas à Madagascar (Rodolphine gagne 50 euros/mois en fin de carrière). Les parents peuvent parvenir à se cotiser pour payer des instituteurs supplémentaires mais le problème principal reste les salles pour accueillir les enfants et leurs enseignants.

D’où ce projet de construire 2 salles de classes supplémentaires pour cette école.

La collecte des fonds

Le besoin était vraiment urgent et il fallait rapidement trouver les fonds pour couvrir le coût des matériaux et de la main d’oeuvre.

Un appel a été lancé auprès de mes amis et connaissances, en particulier auprès de mes collègues du LAAS fin Novembre 2006 et nous avons pu réunir la somme de 2000 euros et faire parvenir cet argent pour Noël 2006 à  Victor et Rodolphine.

L’aboutissement du projet

Les travaux ont été terminés en Avril 2007 et les 2 nouvelles salles de classe investies par les élèves et leurs instituteurs après les vacances de Pâques. Encore 70 élèves par classe mais aux dires des instits, c’est une grande amélioration par rapport à la situation précédente!

Une devise magnifique a été peinte sur le mur du nouveau bâtiment:

« La terre est ronde pour que l’amitié en fasse le tour »

Voici quelques photos que j’ai ramenées cette année (Décembre 2007) de cette réalisation.

L’inauguration

19 Décembre 2007 : ce fut l’inauguration « officielle » des nouvelles salles de classes.

Ma venue à Madagascar cette année fut un peu l’occasion pour Victor et Rodolphine d’organiser cette manifestation (Première fête organisée à l’école en 50 ans d’existence!) Beaucoup de personnages officiels étaient présents, représentant la mairie, le district ou l’Education Nationale. Etaient présents aussi les représentants des parents, le chef de chantier et tous ceux qui avaient participé à la construction.

Bien sûr, tous les enfants étaient là (exceptionnellement en vacances ce jour-là) ainsi que toute l’équipe des enseignants. Quelques parents avaient tenus à être présents mais, saison des pluies oblige, la plupart étaient trop occupés aux travaux dans les rizières.

Au programme, lever du drapeau, hymne national, puis 3 heures de discours sous un soleil de plomb … Je fis moi-même un (petit) discours en malgache, longuement préparé et répété au préalable, comme vous vous en doutez!

Suivirent des danses traditionnelles par les élèves … et aussi par les institutrices (grand succès auprès des élèves et des officiels!)

Je n’étais pas arrivée les mains vides et nous avions fait avec Hoby des emplettes à Tananarive pour amener quelques jouets (ballons, petites marmites en fer blanc, jeux de sociétés et de construction ainsi que 7 kilos de bonbons, soit 1 bonbon pour chaque élève!).
L’acheminement du colis en taxi-brousse puis à pied fut toute une aventure mais c’est une autre histoire…

A mon tour, j’ai reçu de jolis cadeaux artisanaux que les parents et instits m’ont offerts, ainsi que les lettres écrites par les élèves pour une partie des donateurs.

Enfin, il fallut couper le ruban et après la visite des salles de classe neuves, un pot de l’amitié termina cette fête.

Beaucoup de souvenirs très émouvants pour moi.

Toutes les photos de l’inauguration